En 1969 Frida Boccara chante, en devançant encore d'une longueur Isabelle Pierre et le texte de Stéphane Venne "Saint-Thomas de Cherbourg va mourir", le destin d'une autre ville, Venise, elle aussi soumise à la disparition.
Et comme dans la chanson "Cherbourg avait raison", les amants en pâtissent "Parce que Venise a trop d'amants" et qu'à Cherbourg aussi quand deux amants y débarquent, la ville dit
"En voilà deux qui s'aiment
En voilà deux qui s'aiment
En voilà deux de plus
En voilà deux de plus"
Et de deux de plus en deux de plus à chaque fois que la chanson est interprétée, on se retrouve avec une foule d'amants.
On peut aisément imaginer que le poids de ces amants a pu, au cours des années, écraser les fondations de Venise et l'entraîner lentement vers le fond de la lagune.
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Venise va mourir un jour
Venise va mourir
Je ne peux pas imaginer
Sans un soupir
Qu'un jour Venise au fond de l'eau
Verra passer tous les bateaux
Comme une épave de lumière
Un roman sous la mer
Venise a des blessures
Sur chaque pierre de chaque mur
Des sérénades à faire pleurer
Le monde entier
Venise a des colombes
Qui ont choisi ce coin du monde
Et qui un jour ne sauront plus
Où se poser, jamais, jamais
Venise va mourir un jour
Venise va mourir un jour
On voit, en plein hiver
S'ouvrir la mer
Et puis Venise disparait
C'est comme si tu me disais
Qu'un jour la terre à son réveil
Perdait son soleil
Venise m'appartient
Tous ses palais, tous ses jardins
Ses cathédrales et ses clochers
Doivent rester
Parce que Venise a trop d'amants
Qui meurent un peu en se disant
On vit d'amour et que Venise va mourir
Un jour, un jour, un jour