Juillet 2019 : La Cherche - la psychopente
Voici plus d'un mois maintenant que notre campement a été établi au rez-de-chaussée de La Cherche.
Au dessus de nous, l'espace autrefois utilisé par l'équipe d'AxeSail reste toujours un mystère.
Suivant la déformation de
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nelle-même,
l'espace s'est fortement i
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-------------------------------------------------------- é et est quasiment impraticable.
Encore plus étonnant, la flèche munie d'une caméra tirée par Charline le 10 mai 2019 est toujours en vol - nous suivons son parcours en permanence sur les écrans vidéo situés dans la base -
Suivant une vitesse initiale de 60ch/s, elle aurait aujourd'hui - 22 juin 2019 - parcouru 171072KCh (environ 3/4 de la distance terre-lune) sans donner aucun signe de ralentissement.
C'en est trop pour le Capitaine du Laboratoire.
Il envoit une équipe tenter l'ascension du plateau en laissant libre le choix des techniques utilisées pour cette expédition.
C'est un échec.
La corde debout, la corde à plat, l'échelle humaine, la force brute, le tire-ventouse, le visse-godasse, la hargne, la pugnacité n'ont pas vaincu la psycho-pente.
Qu'importe, puisque l'ascension ne donne rien, nous tentons le rétablissement du niveau grâce à un procédé mécanique de TRACTION du sol du N+1 de La Cherche.
Hourra!
La psycho-pente subit les effets du super-tenseur du Labo et c'est dans un bruit de grincements abominable que nous rétablissons l'équilibre du sol.
Lien de causalité? Il semblerait que l'Etalon est également retrouvée ses dimensions d'antan..
Soudain, l'équipe de supervision de la caméra-arbalète nous avertit d'un mouvement dans la vidéo de la flèche.
Le nivelage a porté ses fruits, c'est tout le cosmos du N+1 qui en est ébranlé.
Nous suivons ,fascinés, la course de la flèche.
Pour vous épargner les 33 jours de vidéos non-stop en voici un rapide montage.
AH!AH la flèche fracassa donc cette fenêtre, de nous ignorée, et ne chut point.
Nous nous ruons à l'extérieur de la Cherche et tentons par tous nos moyens de locomotion de suivre sa fuite.
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AVANT ÇA :
Mai 2019 : La Cherche, le retour
En mai 2019, le Laboratoire des Hypothèses décide de se réunir à Cherbourg en Cotentin, dans les ateliers de la Cherche, sur les quais Est du port.
C'est ici que les hypothèses développées sur les rives de l'Ill et chez Montaigne, à Bordeaux, seront examinées, triturées et éprouvées.
Un espace vient de se libérer dans les ateliers, l'ancienne surface de fabrication de voiles d'Axe Sail sera notre base pour une semaine.
La clef de l'espace reste introuvable, c'est donc par une trappe visible au plafond que le capitaine tente une première incursion par le plancher. Aucun problème majeur pour soulever la trappe, elle ne semble pas fixée, mais tout se complique une fois la surface franchie, aussitôt émergeant du sol, le capitaine se retrouve projeté vers le sud. S'agirait-il d'un courant d'air puissant? une rupture du continuum gravitationnel? un déséquilibre alcoolique?
Nous étudions les diverses possibilités avant de réaliser la chose suivante : l'étage de la Cherche présenterait une pente conséquente qui pousse vers le bas (ici vers le Sud) tout objet s'y présentant qu'il soit animé, inanimé, capitaine ou simple membre d'équipage.
Cette découverte nous plonge dans l'embarras. Sortant sur le parking, nous réalisons que la pente ne semble se manifester qu'à l'intérieur sans que rien ne transparaisse à l'extérieur. Il s'agirait donc d'une psychopente, force d'adversité soucent rencontrée par le labo.
Après de longues discussions qui agitent le labo, nous reprenons toutes nos bases pour envisager cet espace étrange. C'est en réévaluant l'étalon charline qu'une piste apparaît. L'ensemble de l'espace exploré par le labo semble suivre une inclinaison issue de la déformation de l'étalon lui-même.
Quelques calculs trigonométriques relativement simples produisent ce résultat étonnant : le plateau de la cherche présente une pente de 136,53% soit 53,78 degrés.
Ceci pourrait expliquer le départ d'Axe Sail de la Cherche. En effet la psychopente a dû augmenter graduellement alors que le labo s'approchait de son objectif. Le fabricant de voiles, adaptant sa pratique aux condition changeantes passa des gréements en tête classiques aux gréement latins, beaucoup plus rares, ce qui fit d'autant baisser son chiffre d'affaire et motiva son départ.
Cette pente considérable digne du passage du linceul dans les grandes Jorasses refroidit en premier lieu nos ardeurs.
Après l'installation de l'échelle de corde, Charline, mère de la déformation et forte de son expérience d'exploratrice à Malte, décide de prendre le taureau par les cornes et de réactiver la caméra arbalète développée à Altkirch afin de récolter quelques images de cet espace encore inconnu.
Le capitaine, dans la foulée, tire une seconde flèche pour filmer latéralement l'évolution de la première flèche qui, elle, enregistre sa pénétration dans l'espace du plateau.
Regardez avec nous défiler ce paysage. Vous remarquerez sans doute l'étrange continuité avec laquelle évoluent nos deux projectiles dans cet espace. Plus nous analysons les images, plus il nous apparaît que ce plateau à l'intérieur de la Cherche n'est pas seulement soumis à la psychopente, mais aussi à une élongation spacio-temporelle (psychoélongation?) qui à la fois perturbe les ondes gravitationnelles pour maintenir en vol nos flèches et/ou prolonge indéfiniment (pour l'instant) les dimensions de cet espace.
Romaric parvient à saisir subrepticement sur l'écran de transmission de la première flèche (à ne pas confondre avec le flux de la seconde flèche qui filme la première) une vue de cet espace en cours d'exploration.
Après traitement par Arthur, nous obtenons une image que nous considérons comme presque représentative du plateau.
Nous installons finalement une base au rez de chaussée de la cherche et continuons d'étudier 24h/24 les évolutions (à ce jour mineures) des flux émis par les caméras embarquées sur les flèches.